Fast food, fast licenciement !

Le licenciement abusif est monnaie courante dans la restauration rapide. Voilà comment celle-ci remercie ceux, souvent des lycéens, qui triment dans les fast food après leurs cours ! Pendant un an, de septembre 2010 jusqu’à août 2011, je faisais en effet des horaires infernaux : 18h/minuit.

« Tu montes et tu t’habilles, et t’attends comme les autres »

Un jour, je devais commencer à 20h. Mais ce jour-là, arrivé à 19h40, j’étais en avance. Plusieurs de mes collègues n’avaient pas encore pointé. J’ai alors demandé au manager de me laisser rentrer chez moi vu qu’aucun autre employé n’avait commencé son service. Sa réponse immédiate fut négative : « Tu montes et tu t’habilles, et t’attends comme les autres ». C’est ce que j’ai fait. Puis je suis resté vingt minutes sans rien faire. Mon manager m’a enfin demandé de pointer. J’ai donc commencé mon service. Dans les environs de 22h, il n’y avait plus aucun client. Étant musulman et à jeun au moment des faits, je me suis servi un verre d’eau afin de rompre mon jeune.

Licencier … pour avoir bu un verre d’eau

Soudain, mon manager s’est précipité vers moi pour m’arracher le verre des mains avant de retourner à son bureau. Pendant ce temps, n’ayant pas compris son geste, je me suis resservi un verre d’eau, pensant ne rien faire de travers. Il m’a de suite convoqué dans son bureau et ma demandé de m’occuper. N’ayant pas bu d’eau de la journée, je suis tout de même allé me chercher mon verre d’eau pour m’hydrater. Il m’a convoqué une seconde fois pour me dire que j’étais mis à pied un mois.

Lycéen au chômage, je me suis inscrit aux ASSEDIC

Deux semaines plus tard, j’ai donc reçu le courrier qui me confirmait ma mise à pied et m’indiquait la date de mon rendez-vous avec la directrice. Je me suis présenté à ce rendez-vous. Mais personne n’a tenu compte de ma présence. Ils m’ont donc assigné une deuxième date de rendez-vous, où l’on m’a expliqué que la décision de la direction me serait envoyée par courrier.

Trois semaines plus tard, je l’ai reçu en y trouvant à ma surprise un licenciement !!! Sans raisons apparentes pour moi. C’est ainsi que je me suis retrouvé lycéen au chômage !!! J’ai alors pris la décision en octobre 2011 de m’inscrire aux ASSEDIC afin de toucher mensuellement mon allocation chômage. Heureusement que je suis toujours scolarisé, car sans cela je ne vois pas de quelle manière je m’en serais sorti.

Chinéo (Terminale)

Article paru dans Bal’actu numéro 5, avril/mai 2012 et publié sur Canal Street.

Photo : Pixabay