Homo-ghetto, les clandos de la République

C’est par le prof d’espagnol (voir l’article de Kamel sur l’affirmation de son homosexualité) qui m’avait envoyé le lien, en espérant que cela allait m’aider, que j’ai découvert ce livre. Ce livre traite de la vie que mènent les gays et lesbiennes issus des banlieues.

Deux mondes homos : les gays parisiens et les homos de banlieue

Il y a vraiment deux modes de vie différents entre eux et les gays parisiens. Ces derniers aspirent à l’évolution des droits alors que, nous, on essaye juste de survivre, de ne pas subir d’agressions. Ainsi, le droit au mariage, ça ne va pas forcément faire avancer les mentalités, ça ne va pas empêcher les gens d’agresser. En fait, nous, on est obligé de se cacher par peur du regard des autres. A mon sens, ce qu’il faudrait faire, c’est plutôt aider les jeunes à aller mieux. Mais, homo-ghetto m’a permis de savoir qu’il y a des gens qui sont dans des situations pire que le mienne.

L’homosexualité refoulée des videurs de boîte

Ce qui m’a le plus marqué dans cet ouvrage, c’est le coming out forcé d’un jeune de 19 ans qui était parti en vacances avec ses parents. Il s’était fait grillé dans une boîte de nuit homo parisienne par un videur qui était originaire de la même ville que lui et qui connaissait sa famille. Lorsqu’ils se sont croisés en vacances en Algérie, le videur lui a dit « toi, je t’ai vu à la boîte de nuit où je travaille ». Il l’a balancé sans se faire griller. Il y a en effet plein d’homos qui sont videurs de boîtes de nuit gay. C’est une façon pour eux de pourvoir entrer dans le milieu sans se faire griller ou être suspectés.

Kamel

Franck Chaumont, Homo-ghetto – Gays et lesbiennes dans les cités : les clandestins de la République, Le Cherche-Midi, 2009, 200 pages.

Article paru dans Bal’actu numéro 6, juin 2012.

Photo : Guillaume Bordet