Joséphine Baker, première icône noire et figure de la résistance contre tous les racismes

Le Jeudi 21 octobre à 14h, dans le cadre de la panthéonisation à venir de l’artiste Joséphine Baker, l’association Cinéma pour tous, en partenariat le musée de l’histoire de l’immigration, proposait à de nombreux collégiens et lycéens de France de regarder le documentaire d’Ilana Navaro, Joséphine Baker première icône noire. A l’issue de la projection, l’historienne Véronique Servat a pu répondre aux nombreuses questions des élèves sur cette femme hors du commun dont les Cadets retracent ici les principales étapes de sa vie.

Ce documentaire retrace l’histoire de la vie de Joséphine Baker. Sa vie est une véritable épopée. Née en 1906 à Saint-Louis dans l’état du Missouri aux Etats-Unis, elle incarne une figure de la résistance à la ségrégation américaine et de la lutte contre le racisme. Joséphine Baker est une chanteuse, danseuse, actrice, meneuse de revue, militante et membre de la Résistance.

Extrait du documentaire Joséphine Baker – Première icône noire d’Ilana Navaro, 2017.

Elle commence à travailler à sept ans en tant que domestique dans une famille blanche. A treize ans, elle se marie. Au cours de sa vie, elle eut cinq maris. Elle a adopté douze enfants qu’elle a surnommés « arc en ciel » car il y a toutes les couleurs de peau. Il s’agissait de montrer au monde entier que peu importe la religion, tout le monde peut vivre ensemble.

Joséphine Baker eut très tôt l’envie de devenir artiste et s’est donc battue pour mettre un pied dans ce monde encore partiellement fermé aux femmes et au et Noirs. Très vite elle se fait une place et intègre une troupe d’artistes et en devient la vedette principale.

Une artiste incontournable à l’allure déjantée

Joséphine Baker découvre l’Europe à travers Paris et s’adapte facilement à son nouvel environnement au vu de la différence d’acceptation des origines et des couleurs entre la France qui, elle, n’accorde pas de considération aux appartenances ethniques, contrairement aux Etats-Unis qui, eux, sont en pleine période de ségrégation. Elle s’impose alors vite en tant qu’artiste incontournable grâce à ses prestations hors du commun, ses danses à l’allure déjantée et sa capacité à faire le show.  Joséphine Baker a conquis Paris.

Éternelle révoltée

Il n’empêche qu’elle enchaina les retours aux Etats-Unis pour y revoir sa famille et son pays natal. Malgré son engagement, Joséphine Baker restera toujours révoltée d’être mise à l’écart par la société américaine du fait de sa couleur de peau. Afin de montrer que l’ethnie et l’apparence culturelle ne sont pas un critère d’acceptation dans une société, elle adopta donc douze enfants d’origines et de religions différentes et les éleva tous ensemble dans son château des Milandes en Dordogne.

Joséphine Baker était certes une artiste reconnue, mais elle était également engagée dans la Résistance. Elle participa aussi au discours de Martin Luther King « I HAVE A DREAM ».

Elle finit alors sa vie en France avant de décéder à Paris, après une énième représentation, d’une hémorragie cérébrale à l’âge de 68 ans. Le 30 novembre 2021, elle sera admise au Panthéon devenant ainsi la 6ème femme à y entrer.

Azédine, Justine, Lashawana et Victor, Cadets de la République

Film documentaire à voir sur Arte.tv jusqu’au 15 juin 2022

Merci à l’association Cinéma pour tous, à Madame Friquet, documentaliste et à Madame Stroppolo, enseignante au LP Paul Painlevé de Courbevoie.