Archives par mot-clé : cité

Ainsi va la vie à la cité. Témoignage.

J’habite à Villeneuve-la-Garenne, plus précisément à la k-ravel. Là-bas, il y a trois types de gens : les racailles, les gens normaux et les dingues. Les racailles sortent à midi la plupart du temps pour glander toute la journée devant un bâtiment pour du trafic de stup (12h-18h ou 12h-00h). Les gens normaux, bah c’est des gens normaux quoi… et les dingues, eux, c’est ceux qui mettent le zbeul (voir le lexique de la street) dans la cité, qui attirent les keufs et qui kiffent quand ça s’tape.
Où j’habite, les meufs et les mecs s’entendent bien. Par contre quand des gens d’autres villes rentrent à la cité (meufs ou mecs entre 14 à 18ans), ça part en embrouilles, à part ceux qu’on connaît, et ça attire les keufs qui se font caillasser par les jeunes. Plusieurs d’entre eux vont en garde à vue, que ça soit les mecs ou les meufs. J’ai déjà été dans une embrouille* comme ça et cela m’a apporté beaucoup de problèmes.

À la cité, je m’habille souvent en garçon

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Des filles sous l’autorité des frères

L’autorité d’un frère sur sa sœur qui habite dans une cité est importante car le frère est plus au courant de ce qui se passe dans la cité, ou en-dehors, que les parents. En effet, la majorité des personnes de banlieue sont africaines ou maghrébines. Et la majorité des parents viennent d’un pays étranger où il ne se passera jamais quelque chose entre un garçon et une fille par respect de la religion ou une surveillance rapprochée. Donc, les parents en France ne se diront jamais que ma fille a fait tel ou tel truc de mauvais avec un garçon alors qu’un grand frère a du piston pour tout savoir dans les moindres détails. Et là, le frère peut intervenir à sa manière (réglage de compte, représailles, etc.)

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Marre des meufs qui font les bonhommes, marre des crasseuses !

Y’en a marre des meufs qui veulent faire les bonhommes et le pire, c’est qu’elles se croient fraîches ! Les mecs, ils ont leur langage et les filles le leur, c’est dur à comprendre ? Y’a des meufs dans la rue elles sont là en train de marcher, sauter, rigoler fort, habillées jogging casquette, Tn (*), et en train de rapper et cracher par terre et tsa… J’sais pas, respecte-toi, reste à ta place, parce-que si tu crois que, les gens, ils vont dire : « cette fille elle est fraîche », tu te trompes, hein ! Y’en a, elles parlent pire que les mecs, elles te sortent de ces insultes, même les mecs, ils ne parlent pas comme ça ! Enfin bref t’es une fille : restes en une (ndr : pour un avis contraire, lire ici) !

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Les hommes n’ont pas tous les droits mais toute fille doit se respecter

Le film Les roses noires d’Hélène Milano était bien mais je ne suis juste pas d’accord avec ce que disent certaines filles dans ce film. Celui-ci confirme les clichés de la fille soumise et de l’homme qui a tous les droits. D’après Les roses noires, les filles devraient avoir honte d’être des filles. Elles ne devraient pas s’habiller comme elles le désirent ou sortir comme elles voudraient. Il y en a même qui parlent d’elles au masculin : c’est triste !

Pour ma part, et nous les filles de Paris, nous ne sommes pas du tout comme ça ! Certes, je suis d’accord qu’on ne peut pas faire ce qu’on veut par rapport aux garçons. Mais, pour moi, c’est une question de culture. Nous aussi, on a des cousins, des grands frères et on habite dans des cités.

Toute fille qui se respecte n’a rien à se reproche

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Les roses noires, un documentaire sur la lutte des filles pour trouver leur féminité

Les Roses noires, le film d’Hélène Milano, donne la parole aux filles des cités. Quand les codes des garçons s’imposent aux filles, celles-ci doivent alors déployer toutes les ruses pour se faire respecter et conquérir, au cours de l’adolescence, une féminité qui n’a rien d’évident. Des stratégies féminines qui ont suscité de très nombreuses réactions dont la plupart sont un rappel à l’ordre masculin (voir ici, ici et là) au grand dam de la représente d’une association féministe qui a souhaité assister à la projection.

Le lundi 11 février 2013, nous avons vu un documentaire qui parle des jeunes filles des quartiers. Elles prennent la parole dans ce film d’Hélène Milano intitulé Les roses noires. Elles habitent dans le sud de la France, en banlieue marseillaise, et dans la banlieue parisienne. Elles ont entre 13 et 18 ans.

Agir comme un garçon manqué pour échapper à la mauvaise réputation

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Stop à la violence dans les cités !

A Paris, Marseille, ainsi que dans plusieurs villes de France, la violence dans les cités est de plus en plus fréquente. Une loi créée par les jeunes de cités pour imposer le respect à leur manière. A chaque différend, les jeunes se défendent en bande munis généralement d’armes à feux, du Magnum à la Kalachnikov. Comment font-ils pour se procurer de telles armes ?!
Souvent, ces règlements de compte finissent mal. Les victimes ne s’en sortent pas. Ce moyen de se défendre n’est pas pratique car cela enlève la vie parfois à des innocents. Un choc très difficile à supporter pour les familles. Dans les cités, ce mode vie n’est pas simple à vivre. Sortir de chez soi avec la peur de se faire tirer dessus ou prendre les transports avec une boule au ventre par crainte de se faire agresser, tout cela est très dur à vivre pour les personnes vivant dans les cités en proie à de telles violences.

On ne vit pas dans la jungle

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Les embrouilles, c’est la gangrène : la vie est trop importante pour l’écourter

Josco Luth dénonçait dans le premier numéro de Bal’actu numéro 1 « la lâcheté à l’état pur de ces groupes qui s’attaquent à un jeune isolé » (voir ici). Retour sur une embrouille sans queue, ni tête entre Clichy et Asnières. Un récit brut sans émotion pour une prise de conscience ?

Clichy et Asnières, une embrouille qui dure plus de 20 ans maintenant. En mai 2010 un jeune lycéen de 18 ans, habitant Asnières se fait attaquer par des mecs de Clichy devant son lycée à 8h00 du matin. Il se fait agresser à coup de marteau. En fait, ils l’ont envoyé dans le coma. Suite à ça, la révolte éclate très vite. Une descente à Clichy le jour même a été organisée par un groupe de dix jeunes d’Asnières. Ils sont rentrés dans Clichy Fournier. En marchant dans leur cité, ils croisent un mec de Clichy qui partait à l’école. Dès qu’il les voit, il court à 800. Très vite, il se fait rattraper par quelques jeunes. Il se fait planter, tabasser.

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La violence à la cité

Les jeunes des cités sont souvent montrés du doigt à cause de leur comportement et de leur façon de parler. Néanmoins les événements les plus graves sont les violences entre ces mêmes jeunes. Ces violences sont parfois dues à un regard déplacé ou à cause des filles. Mais les tension entre les cités existent depuis très longtemps. Elles semblent perdurer car elles touchent toutes les générations. Les jeunes peuvent faire preuve d’une violence insoutenable et incompréhensible bien que les cités soient parfois côte à côte et qu’ils se voient souvent dans les rues de la ville. Ils s’affrontent souvent « pour défendre leur territoire ». ils se retrouvent alors pour participer à des bagarres générales. Il n’y pas vraiment de règles dans ces affrontements, ni de meneurs : chacun est responsable de ses actes même si tous se battent pour l’honneur de leur cité et pour défendre chaque camarade présent dans la baston. On peut alors parler de fraternité entre ces jeunes. sauf quand ces jeunes attaquent à plusieurs, un de leurs ennemi isolé : là, c’est de la lâcheté a l’état pur !

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