Archives de catégorie : Ma cité

Les reportages sur les banlieues ne sont que des caricatures de la vie réelle

Pour ma part, je trouve que la police française est particulièrement violente. Les bavures policières deviennent quotidiennes dans les banlieues sensibles. J’ai vu de nombreuses scènes choquantes comme les contrôles, les perquisitions et qui sont tous plus violents les uns que les autres.

Entre les insultes, les coups, le racisme, la police a une image bien moins belle que ce que ces émissions nous montrent

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Les rixes, ça n’améliore pas l’image des quartiers !

Ces dernières années, les rixes entre bandes ou une bande contre une personne se multiplient. Même si ça existe depuis longtemps, cette année c’est plus médiatisé par les chaînes d’infos. Mais ce qui me choque le plus c’est qu’il y a plus de mineurs entre 13 et 17 ans qui participent à ces rixes. Certains en meurent ou d’autres restent traumatisés par des blessures qui resteront à vie. Tout cela commence pour rien, parfois par des rumeurs ou un regard. Malheureusement je ne pense pas qu’il y ait de solution à part l’éducation des parents ou autre. Tout cela n’est pas prêt de s’arrêter malgré les effectifs de police renforcés. Les personnes ne se rendent pas compte de l’impact que ça fait aux familles des victimes et ça n’améliore en rien l’image des quartiers. Au contraire, ça la salit encore plus. C’est dommage car ça gâche le travail d’autres personnes qui essaient d’améliorer cette mauvaise image.

Ano

Article paru dans PPL Actus numéro 7, décembre 2018.

Visuel : Peinture de Georges de La Tour, Rixe de musiciens. Wikipedia.

Au nom de la cité…

Dans les cités, il y a plusieurs sources de problèmes, les histoires de drogue, de meufs, d’embrouilles entre mecs… Les jeunes de notre génération ne savent plus se tenir et sont nerveux. Il y a de plus en plus de violence et de rivalités entre les cités. Les grands des cités murissent tandis que les petits prennent un mauvais chemin pour faire comme les grands ou pire.

Rixes dans le 19ème à Paris, mon pote en faisait partie

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Violences entre bandes : cela fait trop mal aux parents

Des jeunes adolescents ont trouvé la mort récemment à cause des bagarres, des règlements de compte très souvent pour des motifs qui ne sont pas importants dans la vie de tous les jours. Cela peut partir d’un simple regard. Ces adolescents sont parfois influencés par des plus grands qui les poussent à agir de la sorte.

Des Apaches aux blousons noirs : peur sur la ville – Emission Juke-Box de France culture du 29 septembre 2018.

Trop d’exemples de jeunes lynchés autour de moi

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Rixes entre bande : réfléchissez avant d’agir !

Rixes entre bandes rivales : il n’y a jamais de fumée sans feu ! La violence qui se déchaîne entre bandes n’est pas une bonne façon d’être en société. Mais, certains jeunes n’envisagent la réussite que par la violence et le mal. Et quand vous leur parlez de leurs délits ou infractions à la loi, pour eux, c’est comme une étape naturelle, acquise.

Ce jour-là, devant moi, mon ami a pris un coup de batte de base-ball, j’ai cru que j’allais le perdre. J’avais 15 ans, ça m’a fait réfléchir.

Pour une certaine dimension historique…
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Quatre morts aux Fossés-Jean à Colombes

Le 6 novembre dernier (2017, ndr) à Colombes, toute ma cité, Les Fossés-Jean, s’est réunie pour la mort de quatre personnes dans un accident de voiture qui s’est produit la veille. Elles se nommaient Brahim, Robert, Jérôme et Stève. Ils avaient pris la route avec Youcef, le conducteur actuellement dans le coma.
La mort de Jérôme, âgé de 17 ans, m’a beaucoup marqué car j’avais grandi avec lui. Je passais mes journées avec Jérôme. Il avait de très grandes responsabilités. Sa mère ne travaillait pas et n’avait aucune aide financière de l’Etat.
Force à sa famille et aux familles des autres. Tout ma cité est sous le choc et en deuil. On ne les oubliera jamais.

FJ

Photo : Les Fossés-Jean, cité de Colombes, Hauts-de-Seine. Compte Twitter Cité sensible.

On n’est pas vendeurs de drogue par plaisir

Souvent les gens ont tendance à garder comme préjugé qu’un vendeur peut être un meurtrier, un voleur… et bien sûr se sont souvent des gens de cités d’origines magrébines et africaines. Mais se sont-ils posés les bonnes questions ? Ces jeunes vendeurs ne font pas ça par plaisir, ils sont souvent influencés par les derniers survêtements ou même parfois des jeunes font ça pour nourrir leur famille ! Ils savent très bien les risques qu’ils prennent en faisant ce trafic, des proches peuvent perdre la vie ou même eux peuvent perdre la vie ou prendre des peines de prison.

Trois morts l’an passé dans une cité à Colombes, sept personnes en prison

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Ainsi va la vie à la cité. Témoignage.

J’habite à Villeneuve-la-Garenne, plus précisément à la k-ravel. Là-bas, il y a trois types de gens : les racailles, les gens normaux et les dingues. Les racailles sortent à midi la plupart du temps pour glander toute la journée devant un bâtiment pour du trafic de stup (12h-18h ou 12h-00h). Les gens normaux, bah c’est des gens normaux quoi… et les dingues, eux, c’est ceux qui mettent le zbeul (voir le lexique de la street) dans la cité, qui attirent les keufs et qui kiffent quand ça s’tape.
Où j’habite, les meufs et les mecs s’entendent bien. Par contre quand des gens d’autres villes rentrent à la cité (meufs ou mecs entre 14 à 18ans), ça part en embrouilles, à part ceux qu’on connaît, et ça attire les keufs qui se font caillasser par les jeunes. Plusieurs d’entre eux vont en garde à vue, que ça soit les mecs ou les meufs. J’ai déjà été dans une embrouille* comme ça et cela m’a apporté beaucoup de problèmes.

À la cité, je m’habille souvent en garçon

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Le poids du quartier à Toulon : « La viriginité, pour nous les musulmanes, c’est la base ! »

La virginité, pour nous, c’est la base des bases car, pour nous les musulmans, c’est un bijou pour une femme, c’est une fierté pour la fille et les parents. Il est important, pour nous les femmes, de faire l’amour le soir du mariage, car, le lendemain, la famille du mari et celle de la femme se réunissent pour voir le drap de la femme : s’il y a du sang ou pas. Si la femme n’est pas vierge, cela prendra une tournure très dramatique pour toute la famille. Elle aura une très mauvaise réputation. Tout le quartier parlera sur eux. Ils diront que c’est à cause des parents qui l’ont très mal éduquée.

« Une déviergée musulmane est une tapin ! »

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Des filles sous l’autorité des frères

L’autorité d’un frère sur sa sœur qui habite dans une cité est importante car le frère est plus au courant de ce qui se passe dans la cité, ou en-dehors, que les parents. En effet, la majorité des personnes de banlieue sont africaines ou maghrébines. Et la majorité des parents viennent d’un pays étranger où il ne se passera jamais quelque chose entre un garçon et une fille par respect de la religion ou une surveillance rapprochée. Donc, les parents en France ne se diront jamais que ma fille a fait tel ou tel truc de mauvais avec un garçon alors qu’un grand frère a du piston pour tout savoir dans les moindres détails. Et là, le frère peut intervenir à sa manière (réglage de compte, représailles, etc.)

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Marre des meufs qui font les bonhommes, marre des crasseuses !

Y’en a marre des meufs qui veulent faire les bonhommes et le pire, c’est qu’elles se croient fraîches ! Les mecs, ils ont leur langage et les filles le leur, c’est dur à comprendre ? Y’a des meufs dans la rue elles sont là en train de marcher, sauter, rigoler fort, habillées jogging casquette, Tn (*), et en train de rapper et cracher par terre et tsa… J’sais pas, respecte-toi, reste à ta place, parce-que si tu crois que, les gens, ils vont dire : « cette fille elle est fraîche », tu te trompes, hein ! Y’en a, elles parlent pire que les mecs, elles te sortent de ces insultes, même les mecs, ils ne parlent pas comme ça ! Enfin bref t’es une fille : restes en une (ndr : pour un avis contraire, lire ici) !

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Les hommes n’ont pas tous les droits mais toute fille doit se respecter

Le film Les roses noires d’Hélène Milano était bien mais je ne suis juste pas d’accord avec ce que disent certaines filles dans ce film. Celui-ci confirme les clichés de la fille soumise et de l’homme qui a tous les droits. D’après Les roses noires, les filles devraient avoir honte d’être des filles. Elles ne devraient pas s’habiller comme elles le désirent ou sortir comme elles voudraient. Il y en a même qui parlent d’elles au masculin : c’est triste !

Pour ma part, et nous les filles de Paris, nous ne sommes pas du tout comme ça ! Certes, je suis d’accord qu’on ne peut pas faire ce qu’on veut par rapport aux garçons. Mais, pour moi, c’est une question de culture. Nous aussi, on a des cousins, des grands frères et on habite dans des cités.

Toute fille qui se respecte n’a rien à se reproche

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Portrait : Iitinéraire d’un ancien voyou devenu un exemple pour nous les jeunes

Mohamed (c’est un pseudo) qui étudiait dans un collège de Paris n’était plutôt pas très intelligent. Très tôt, il décide de quitter l’école pour travailler dans la banlieue. A tout juste 12 ans, il se mit à travailler pour des grands de son quartier. Il faisait le guetteur. Ça consiste à surveiller les alentours pour les dealeurs. Un jour, on l’arrêta et on l’envoya dans un camp de rééducation en pleine montagne. Il y resta un an. A sa sortie, il avait 14 ans. Il continua à trainer dehors quand il eut l’opportunité de devenir dealeur à son tour. Il travailla pendant plusieurs années en tant que dealeur tout en se doutant que la police le suivait. Un jour, chez lui, à l’âge de 23 ans, il fut arrêté et inculpé pour trafic de stupéfiant. Il écopa de trois ans d’emprisonnement. En prison il revit ses parents et son frère qui le raisonna et lui dit d’arrêter ces conneries.

Sortie de prison et fin des conneries

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Mariage au Can’s (1) : avec nos grosses voitures, les flics étaient marris (2) !

Le 6 juillet 2012, mariage d’un pote à moi. On lui fait une surprise. On a ramené que des grosses voitures d’un peu partout via des boites de location : Porche Cayenne S, Ferrari F430, 458 Italia, Audi R8, S8 et RS4, Lamborghini Aventador… Bref, moi et mon frère, on avait loué pour le mariage la plus belle voiture du monde, la Mercedes Benz C63 AMG. La police nous a contrôlé plusieurs fois. Mais, quelque fois, on ne s’arrêtait même pas ! Et ils ne pouvaient rien faire : on allait trop vite pour eux ! (NDR : attention aux autres usagers quand même !) Les gens nous regardaient et nous prenaient en photo. Il y avait plusieurs C63 AMG mais, la plus regardée, c’était la nôtre ! Après le mariage, évidemment, on a fait une petite virée sur les Champs avec sortie en teboi, etc.…

Dj Hed kand (Seconde)

(1) Can’s : la cité des Canibouts à Nanterre. (2) Marris : fâchés

Article paru dans Bal’actu numéro 7, décembre 2012/février 2013.

Photo : PxHere.

Stop à la violence dans les cités !

A Paris, Marseille, ainsi que dans plusieurs villes de France, la violence dans les cités est de plus en plus fréquente. Une loi créée par les jeunes de cités pour imposer le respect à leur manière. A chaque différend, les jeunes se défendent en bande munis généralement d’armes à feux, du Magnum à la Kalachnikov. Comment font-ils pour se procurer de telles armes ?!
Souvent, ces règlements de compte finissent mal. Les victimes ne s’en sortent pas. Ce moyen de se défendre n’est pas pratique car cela enlève la vie parfois à des innocents. Un choc très difficile à supporter pour les familles. Dans les cités, ce mode vie n’est pas simple à vivre. Sortir de chez soi avec la peur de se faire tirer dessus ou prendre les transports avec une boule au ventre par crainte de se faire agresser, tout cela est très dur à vivre pour les personnes vivant dans les cités en proie à de telles violences.

On ne vit pas dans la jungle

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Les embrouilles, c’est la gangrène : la vie est trop importante pour l’écourter

Josco Luth dénonçait dans le premier numéro de Bal’actu numéro 1 « la lâcheté à l’état pur de ces groupes qui s’attaquent à un jeune isolé » (voir ici). Retour sur une embrouille sans queue, ni tête entre Clichy et Asnières. Un récit brut sans émotion pour une prise de conscience ?

Clichy et Asnières, une embrouille qui dure plus de 20 ans maintenant. En mai 2010 un jeune lycéen de 18 ans, habitant Asnières se fait attaquer par des mecs de Clichy devant son lycée à 8h00 du matin. Il se fait agresser à coup de marteau. En fait, ils l’ont envoyé dans le coma. Suite à ça, la révolte éclate très vite. Une descente à Clichy le jour même a été organisée par un groupe de dix jeunes d’Asnières. Ils sont rentrés dans Clichy Fournier. En marchant dans leur cité, ils croisent un mec de Clichy qui partait à l’école. Dès qu’il les voit, il court à 800. Très vite, il se fait rattraper par quelques jeunes. Il se fait planter, tabasser.

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Ma banlieue n’est pas une racaille

La banlieue est cible de toutes les attaques. Cette société essaie de rejeter cette jeunesse sortie de ces tours de béton qui vit dans des cités, symboles pourtant de la mixité, et qui lutte au jour le jour pour se faire entendre de l’’Etat et du système capitaliste. Pour certains politiques, cette jeunesse, ces cités sont le symbole de l’insécurité.

Ma jeunesse à moi se lève à l’aube

Mais, ma jeunesse à moi se lève à l’aube pour aller au charbon pour rendre fiers ses parents qui se sont battus pour que leurs enfants fassent des études, pas pour qu’ils glandent en bas des tours comme certains disent.

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La violence à la cité

Les jeunes des cités sont souvent montrés du doigt à cause de leur comportement et de leur façon de parler. Néanmoins les événements les plus graves sont les violences entre ces mêmes jeunes. Ces violences sont parfois dues à un regard déplacé ou à cause des filles. Mais les tension entre les cités existent depuis très longtemps. Elles semblent perdurer car elles touchent toutes les générations. Les jeunes peuvent faire preuve d’une violence insoutenable et incompréhensible bien que les cités soient parfois côte à côte et qu’ils se voient souvent dans les rues de la ville. Ils s’affrontent souvent « pour défendre leur territoire ». ils se retrouvent alors pour participer à des bagarres générales. Il n’y pas vraiment de règles dans ces affrontements, ni de meneurs : chacun est responsable de ses actes même si tous se battent pour l’honneur de leur cité et pour défendre chaque camarade présent dans la baston. On peut alors parler de fraternité entre ces jeunes. sauf quand ces jeunes attaquent à plusieurs, un de leurs ennemi isolé : là, c’est de la lâcheté a l’état pur !

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