Le viol, sujet toujours tabou. Témoignage

Sur plus de 198 000 femmes victimes de tentatives de viol chaque année en France, on estime à 75 000 le nombre de viols réels. Saviez-vous que dans 80% des cas, l’agresseur est proche de la victime ? Ami, copain, membre de la famille ou encore voisin… Autant de bourreaux qu’il est souvent difficile de dénoncer à cause de leur proximité. Seulement 13% des femmes violées osent porter plainte, par peur des représailles.

Pour moi, vivre l’acte est un premier viol, subir les examens médicaux en est un deuxième et devoir raconter son histoire, un troisième. Nous passons par des sentiments contradictoires tel que : la culpabilité, la honte, le mépris de sa propre personne pour enfin en arriver au désespoir et à la haine. J’exige qu’on soit reconnues comme victimes ! Certaines personnes se donnent les moyens pour justifier le viol.

Nos viols nous ont détruites sur tous les plans

Si je suis toujours debout, je parle et je souris, je reste un petit bout de femme incomprise et violée. Je ne ressens plus rien, la joie comme la douleur. Mon viol, nos viols, sont beaucoup plus qu’une atteinte physique, corporelle. Ils nous ont détruites sur tous nos plans : émotionnel, humain…

Nous sommes rarement écoutées

Nous sommes rarement écoutées, souvent jugées ; aucune preuve physique (hématomes, griffures) ? Votre plainte n’est pas prise en compte. Faut-il encore porter plainte, donnez-vous la force de le faire, trouvez-la cette force, faites comme moi et n’oubliez pas que porter plainte pour viol permet de refuser la mort du corps et de l’esprit.

Nameless

Article publié dans PPL Actus numéro 5, décembre 2017.

Visuel : affiche de la campagne 2010 contre le viol organisée par trois associations, Osez le féminisme !, le Collectif féministe contre le viol et Mix-Cité.