Ayant perdu mes parents très jeune, je sais de quoi je parle. Pourquoi je parle de ça ? Pour partager une partie de ma vie, ma motivation et mes moments de peine. Chez nous, on se pose des questions. Pourquoi nous ? Et pas les autres ? Comme dit ma deuxième maman, je ne peux pas connaître car, moi, j’ai les parents alors que, entre vous, vous pouvez vous comprendre. Mais, même à ma pire ennemie, je ne souhaite pas d’être orpheline. La douleur, même avec les temps, ça ne part pas. Plus je grandis, plus j’ai besoin d’eux. Après, tout homme devient père et toute femme mère. Comment parler d’un amour que, moi, je n’ai jamais connu ? L’amour d’une mère, je parle de la personne qui t’a mise au monde.
La vie est tellement triste qu’on n’a pas d’autres choix que d’avancer avec ça
La vie est tellement triste qu’on n’a pas d’autres choix que d’avancer avec ça. C’est dur ? Oui. Très dur. Surtout avec le temps, la douleur devient tellement forte que, avant quand j’avais 6 ans, un bonbon me faisait penser à autre chose. Plus maintenant. Mais là, même l’amour de ma deuxième maman, l’amour de ma famille et de mon copain ne comblent ma peine. Il me soulage juste.
Aujourd’hui, j’écris pour ceux qui ont perdu des parents et ceux qui ont leurs parents en vie. Dans la vie, on ne vit qu’une seule fois. Et une mère, il n’y en a pas deux ou trois, et un père non plus. Profitez quand vous pouvez encore les toucher, les embrasser, leur parler. Parce que « après l’heure, ce n’est plus l’heure » comme le dit le chanteur Dadju. La douleur, c’est tellement dur à vivre. Et pour ceux, comme moi, qui ont perdu leurs parents, dans la vie, il faut savoir que rien n’arrive par hasard : le destin peut être injuste pour nous et juste pour d’autres. Mais ce n’est pas une excuse pour ne pas avancer.
Je ne suis pas encore arrivée, mais déjà je suis au bac. J’avance même avec des pleurs et de la douleur. Je veux, un jour, devenir quelqu’un, pour moi et eux.
O.B.
Article publié dans PPL Actus numéro 5, décembre 2017.
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