Dès la primaire, voire avant, en maternelle, la plus petite école, ça commence. Le harcèlement n’existe pas vraiment encore mais beaucoup d’enfants sont à l’écart. J’ai vécu l’expérience moi-même, je passais mes recréations toute seule assise sur un mur à regarder d’autres enfants jouer entre eux. Jusqu’ici rien de méchant. En primaire le harcèlement à l’école commence vraiment, même les plus petits s’y mettent, mais ce ne sont toujours pas les pires.
Le harcèlement est présent et surtout plus violent dans les collèges, les lycées et même au travail pour les adultes. Un policier s’est suicidé en Moselle le 7 février 2018. Une enquête a été ouverte pour harcèlement. Le policier se faisait harceler par ses collègues de travail. Il a fini avec une balle dans la tête.
Au collège, le harcèlement s’élève encore d’un cran, les bagarres et les insultes commencent
En primaire le harcèlement est beaucoup moins violent, mais il est tout de même présent ; racisme, couleur de peau, les enfants rejettent même parfois d’autres enfants seulement pour leur physique, leurs vêtements, leurs chaussures. Ce sont souvent les enfants qui sont gâtés ou dont les parents ont de bons moyens financiers qui se permettent de harceler les enfants qui justement portent de vieux vêtements car ils n’ont peut-être pas les moyens.
Au collège, le harcèlement s’élève encore d’un cran, les bagarres et les grosses insultes commencent. Les collégiens veulent montrer qui ils sont, leur caractère se forme, surtout pour les garçons qui souvent s’attaquent aux plus faibles, que ce soit des filles ou des garçons. Je n’ai pas vécu l’expérience moi-même, je n’ai jamais eu le malheur d’être harcelée, mais j’ai fait la connaissance d’une fille qui se faisait harceler au collège. Elle a tenté de se suicider, elle s’est jetée par sa fenêtre. Heureusement sa tentative a échoué, elle a fini à l’hôpital avec une jambe cassée. Et malgré ça, à son retour au collège, les autres ados continuaient à la harceler.
Au lycée, le harcèlement est encore pire. On peut même aller jusqu’au viol, aux menaces. Ce sont les filles qui sont les plus touchées et les plus « faibles » en priorité. A cause de cela, certaines deviennent des garçons manqués, j’en connais une justement qui habite dans ma ville, un vrai garçon physiquement (coupe, vêtements). Elle fait ça par peur d’être insultée ou même violée. Dans certains lycées de banlieue, les filles en jupe, talons, sont mal vues et sont insultées violement de « pute », « salope », « pétasse »… et subissent ça au quotidien. Elles vivent comme ça jusqu’au jour où elles explosent, elles n’en peuvent plus et font appel au suicide.
Tay
Article paru dans PPL Actus numéro 7, décembre 2018.
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