« Mon mari me bat car il me voit comme un objet »

Pourquoi les hommes se permettent de lever la main sur leur femmes ? Nous avons constater qu’au moins 2.000.000 de femmes sont victimes de violences conjugales en France. 400 meurent sous les coups de leur conjoint chaque année, soit plus d’une femme par jour… Nous avons décidé d’enquêter davantage sur cette violence. Nous avons donc rencontré une femme qui souffre de cette situation et qui a accepté de témoigner sur ce sujet. Interview.

Bal’actu : Pourquoi pensez-vous que votre mari vous bat ?
Pour la simple raison qu’il me voit comme un objet qui doit lui obéir au doigt et à l’œil.

Bal’actu : Au moment où il lève la main sur vous à quoi pensez-vous ?
Je me dis que cette fois-ci, je m’en vais pour de bon et que ce sera la dernière fois qu’il me touchera.

Bal’actu : Et que se passe-t-il ensuite ?
Je me défile et n’ose pas m’en aller de peur qu’il me manque et de ne pas pouvoir vivre sans lui malgré le fait que cela devient invivable de jour en jour.

Bal’actu : Avez-vous eu l’occasion d’en discuter avec lui durant un instant où il serait plus calme ?
Non, car à chaque fois que les choses se calment, je me dis qu’il ne me touchera plus jamais, donc j’évite totalement le sujet pour ne pas l’énerver.

Bal’actu : Avez-vous déjà songé à appeler la police ?
Non, jamais j’oserai avertir la police du fait que mon mari me bat pour ne pas qu’il ait d’ennuis par ma faute.

Bal’actu : Avez-vous déjà essayé de vous rebeller contre votre mari ?
Oui, parfois je me débats par des signes de hurlements ou par des repoussements mais cela ne sert strictement à rien.

Bal’actu : Vous arrive-t-il que vos sentiments changent à cause du fait qu’il vous batte ?
Parfois je ressens plus de haine que d’amour envers lui mais cette sensation ne dure pas très longtemps car cependant il reste mon mari.

Bal’actu : Pensez-vous passer le restant de vos jours avec lui ?
Je garderai toujours l’espoir qu’un jour ce cauchemar s’arrête et que nous redevenions heureux pour toute notre vie ensemble.

Propos recueillis par Islam El B.

Article paru dans Bal’actu numéro 1, décembre 2010