C’est aux alentours de 1789 que Saartjie Baartman, de son vrai nom Swatche, naît dans l’actuelle Afrique du Sud au sein du peuple Khä Khä (Khaïssan). Elle meurt à Paris le 29 décembre 1815.
En 1807, Saartjie et ses sœurs font l’objet d’une transaction dans une ferme appartenant à Hendrick Casear qui les asservit contre du tabac et de l’eau de vie. Entre temps, elle a été mariée à un Khäkä avec qui elle a eu deux enfants. En 1810, un chirurgien militaire britannique, Alexander Dunlop, découvre la morphologie hors du commun de Saartjie. Il convainc son maître de s’associer à lui pour en faire fortune en fournissant cet échantillon spectaculaire d’un peuple colonisé pour les zoos humains en Europe. Ils embarquent donc Saartjie en lui faisant croire qu’elle trouvera fortune et liberté en contrepartie de l’exhibition de son corps et de danse au son de la goura.
Phénomène de foire
A Londres, en 1810, elle devient un phénomène de foire dans une salle de Picadilly Street. Elle est exposée dans une cage sur une estrade surélevée de quelques mètres pour faire en sorte que les visiteurs puissent admirer son anatomie. Elle endure le regard humiliant des européens. C’est là qu’ils lui ont inventé le surnom de la « Vénus d’Hottentote ». Les Londoniens la ridiculisent avec le nom de « fat bun » (gros cul).
Le public britannique s’est lassé de ce show indécent alors ce zoo humain s’est exilé et est exposé en Hollande, puis en France à partir de 1814, sous l’exploitation de Henry Taylor, un organisateur de tournées. Il fait payer les français 3 francs pour la voir et ils doivent payer plus pour pouvoir la toucher dans les cabarets. Elle devient par la suite un objet sexuel (prostitution) et tombe dans l’alcoolisme.
Samra – Terminale Gestion administration
Article paru dans PPL Actus numéro 4, mars/avril 2017.
Visuel : Capture écran de la BO de la Vénus Noire, un film d’Abdellatif Kechiche.