À l’époque de la traite négrière, les femmes noires étaient soumises à leurs maîtres comme les hommes. Cependant, leur rôle de servitude était différent. Elles faisaient les tâches ménagères, la lessive, l’amidonnage et le fonctionnement des foyers. Bien sûr, certaines d’entre elles ont été affectées au même titre que les hommes aux travaux de plantations, elles assuraient également la survie de familles blanches. Un autre rôle peu connu était d’être auprès de la famille esclave. Elles s’occupaient des enfants, s’occupaient du repas, de ménage malgré leurs journées passées aux champs ou au travail, puis dans la maison du maître et enfin dans le foyer. Une triple journée de travail en somme.
La pratique cruelle de la condition du ventre
La pratique cruelle, nommée la « condition du ventre » était extrêmement répandue dans les zones urbaines du Brésil. Celle-ci consistait à retirer l’enfant de la femme esclave dès sa naissance, le lait maternel revenait en priorité à un nouveau-né blanc. Elles étaient réduites au statut d’objet par les hommes. Les femmes ont aussi été les victimes de viols incessants par les maîtres de maison. Considérées comme des objets, elles devenaient alors des objets sexuels pour leurs propriétaires.
L’esclavage moderne des femmes, un fléau actuel
La logique patriarcale, c’est-à-dire l’organisation sociale où le père a une autorité dominante, veut que le corps d’une femme soit sous domination masculine. Une femme mineure ou majeure peut être victime d’abus ou violences sociales. Aujourd’hui, on parle d’un esclavage moderne où il existe encore des femmes confrontées aux mariages forcés. Les raisons sont plus culturelles comme en Inde, au Cambodge ou dans certains pays africains. Parfois, cette pratique est organisée par les pères pour rembourser des dettes ou assurer un avenir, même non voulu, à sa fille.
Ces épouses se retrouvent mariées contre leur gré : elles sont forcées à travailler sans aucun salaire, elles ne peuvent poursuivre leurs plans de vie et ne peuvent pas s’échapper. Des femmes, souvent en quête d’une vie meilleure sont obligées de subir ce sort. La pauvreté et le manque de perspectives dans leur pays d’origines, elles ont la charge et la responsabilité de subvenir aux besoins de leur famille.
Papiers d’identités confisqués et violences physiques et sociales
Souvent de fausses représentations de la vie et du travail en Europe de l’ouest rendent certaines femmes sensibles à des « trafiquants d’êtres humains ». Les victimes n’ont alors aucun contact avec le monde extérieur. Leurs papiers d’identités sont confisqués, elles ne parlent pas ou très peu la langue du pays, ne pouvant ainsi se débrouiller seules. Les menaces et les mauvais traitements les rendent manipulables. Elles risquent à tout moment d’être violentées ou expulsées pour séjour illégal, travail illégal, prostitution… Les femmes sous la traite négrière, l’esclavage moderne ou même dans nos sociétés, subissent toujours des violences physiques ou sociales. La société est organisée sous le fonctionnement patriarcale et justifie donc cela par tous les moyens nécessaires.
Mélody et Meryem – 2POP3 (Seconde Professionnelle à Orientation Progressive 3)
Article paru dans PPL Actus numéro 4, mars/avril 2017.
Photo : Sculpture en basalte de Marco AH-KIEM – esclave fouettée et mutilée (La Réunion). Wikimedia Commons.