Censuré par la télé et partiellement reconnu en 2008 par les autorités françaises, le MMA (Mixed Martial Arts) se développe en France. Très proche de Cheick Kongo, le meilleur combattant français, Jean-Alexandre Assef (terminale vente) pratique ce sport depuis 3 ans. Interview.
Bal’actu : Pourquoi as-tu choisi ce sport ?
J’ai choisi ce sport car, tout d’abord, je suis amoureux des sports de contact. Pendant mon enfance, j’étais hyperactif. Ce sport m’a permis de bien me défouler. Avant, j’avais fait un peu de boxe thaï, pendant un an et demi pour compléter mes performances. En thaï, on utilise les pieds et les poings et en ju-jitsu que j’ai fait aussi, on fait des prises au sol. Et, en MMA, tout est mélangé.
Depuis combien de temps pratiques-tu ce sport ?
Je fait ce sport depuis trois ans et demi et cinq ans si l’on compte la boxe thaï.
Que t’a apporté ce sport ?
Professionnellement, il m’a apporté de l’argent et, personnellement, une bonne expérience. Si vous avez l’occasion de faire ce sport n’hésitait pas c’est un bon défouloir !
Quel est ton palmarès?
J’ai fait onze combats dont huit amateurs, deux semi-pro et un pro. Au total, dix victoires, zéro défaite et un nul.
Le MMA a l’image d’un sport violent, tu confirmes ?
Oui, c’est très violent. Dans les combats pro, certains peuvent se retrouver handicapés. Au minimum, ce sont des blessures : arcade ouverte, nez cassé, bras qui peut se casser en faisant des prises de soumission si la personne ne tape pas. Souvent, les personnes préfèrent garder leur fierté plutôt que de se laisser battre, surtout s’il s’agit d’un poids inférieur.
Cette violence ne te rebute-t-elle pas ?
Au contraire, j’aime bien me défouler. Ce sport-là, c’est cinq minutes de combat intensif. Après, tu es épuisé, parce que toi et l’autre avez utilisé toute vos forces. En gros, c’est comme si on se battait contre nous-même. Souvent, tu combats contre quelqu’un qui a le même poids, le même niveau, donc, il y a ce sentiment d’être face à toi. J’ai aussi besoin de cogner et de prendre de la masse musculaire.
Et toi, tu as déjà pris des coups ?
Oui, j’ai eu une blessure aux ligaments croisés de mes deux genoux. Je ne pouvais plus plier mes genoux pendant deux semaines à cause de la musculation. J’avais fait trop d’efforts et n’avais pas eu assez de récupération. Mais, en combat, je me fais rarement mal. Mais, en MMA, tous les coups ne sont pas permis contrairement à la Grande-Bretagne qui accueille l’UFC.
Quelle est justement la différence entre le MMA et l’UFC ?
Le MMA, c’est moins sauvage que l’UFC qui se pratique dans une cage, un octogone fermé. L’UFC, c’est au-dessus et c’est interdit en France sauf si c’est un événement privé. Ainsi, cette année, un UFC est prévu à Bercy. En fait, le MMA, c’est plus civilisé. Mais, en UFC, on gagne beaucoup plus d’argent. A Las Vegas, la place à proximité de l’octogone, c’est 5000 Euros.
Comment se développe le MMA actuellement en France ?
En ce moment, le MMA se développe surtout avec David Douillet car il y a beaucoup de judokas qui passent en ju-jitsu puis après en MMA. Pour faire du MMA, il faut être fort en ju-jitsu. Le karaté et le judo sont utiles aussi, largement plus que la boxe.
Tu fais combien d’heures de musculation par semaine ?
4h par semaine, mais pas de poids, seulement en exercice. On se fait des kettle, des petits poids de 15 à 20 kg qu’on soulève avec les poignets. C’est là qu’on gagne le plus de fibre musculaire, c’est complètement différent de la gonflette.
Quel équipement faut-il avoir pour pratiquer le MMA ?
On ne peut pas utiliser les gants de boxe, on boxe à mains nues. A l’entraînement, on porte des gants, un short spécial et un t-shirt mais pas en coton. Le coton est interdit car en en soumission, la personne peut s’étouffer si son visage est contre ton torse.
Interview réalisée par Chaïma Ayari et Jordan Antoine.
Article paru dans Bal’actu numéro 5, avril/mai 2012.
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