Hasoul, la zonzon : c’est la hass !

Zoubir (1) est sorti de prison en 2009 à 27 ans. Aujourd’hui, à la tête d’un commerce à Paris, il revient pour Bal’actu sur ses cinq années passées derrière les barreaux. Un témoignage brut recueilli par Hatim, assistant d’éducation au LP Daniel Balavoine (92).

Hasoul (ndlr : en fait, voir le lexique de la street), j’ai pris dix piges pour coke à mon premier jugement. Après j’ai fait appel. Ces bâtards, ils ont baissé la peine à huit piges et je suis sorti au bout de cinq piges. Je me suis fait péter bêtement : un mec du tiequar (quartier en verlan) m’a pété et m’a poukave (dénoncé). C’était un bête de pote de moi. Sah (en vérité, en arabe), la zonzon, c’est la galère, la routine. C’est là que tu vois qui sont tes potes. Y’a que la mif (la famille) qui pense à toi.

Sinon, en zonzon, on est solidaire. Je traînais avec deux, trois mecs du 78. La gamelle était dégueulasse. C’est de la bouffe de merde. Sinon, j’arrivais à appeler des mecs du quartier. On se faisait tourner un phone pour appeler la darone vite fait. J’ai perdu trop de temps et quand tu sors, c’est zbel (la merde, de poubelle en arabe). Tout à changé. Dès que je suis sorti, la première chose que j’ai fait, c’était de partir à Dam (Amsterdam) pour heuk (baiser) une timp (pute). Hasoul, laisse béton la zonzon : c’est la hass (la merde, la galère).

Zoubir

(1) Son prénom a été changé.

Article paru dans Bal’actu numéro 8, mars/avril 2013.

Photo Wikimedia Commons : Graffiti La Liberté sur un mur de la prison de Villeneuve-lès-Maguelone près de Montpellier en 2013.