Les Roses noires, le film d’Hélène Milano, donne la parole aux filles des cités. Quand les codes des garçons s’imposent aux filles, celles-ci doivent alors déployer toutes les ruses pour se faire respecter et conquérir, au cours de l’adolescence, une féminité qui n’a rien d’évident. Des stratégies féminines qui ont suscité de très nombreuses réactions dont la plupart sont un rappel à l’ordre masculin (voir ici, ici et là) au grand dam de la représente d’une association féministe qui a souhaité assister à la projection.
Le lundi 11 février 2013, nous avons vu un documentaire qui parle des jeunes filles des quartiers. Elles prennent la parole dans ce film d’Hélène Milano intitulé Les roses noires. Elles habitent dans le sud de la France, en banlieue marseillaise, et dans la banlieue parisienne. Elles ont entre 13 et 18 ans.
Agir comme un garçon manqué pour échapper à la mauvaise réputation
Avec toute la richesse d’un français pas très soutenu, elle racontent d’abord l’exclusion liée au langage. Mais elles se confient aussi sur la puberté, l’angoisse de devenir une femme, l’innocence perdue, sur la difficulté d’être une fille en banlieue aussi avec la nécessité de s’adapter, d’adapter ses vêtements et de rassembler finalement à des garçons. En effet, pour ne pas avoir la vie dure, il faut devenir un garçon manqué affirme l’une d’elle. Agir comme un garçon manqué pour cacher ses faiblesses et se montrer forte au regard des autres.
Un documentaire très touchant
Elles disent qu’elles essaient de s’accommoder des codes imposés par les garçons. Elles parlent de leur vie, le peu de rêves qu’elles s’autorisent, leur peur à toutes de voir leur réputation détruite … par quoi ? Un malentendu, une mauvaise blague, la malchance tout simplement. Dans ces quartiers où mettre une jupe fait de vous une pute, ces jeunes filles luttent pour trouver leur féminité.
La vie de ces filles est dure. Mais, ce n’est pas pour autant qu’il faille se cacher derrière ses frères pour trouver la paix ou du respect. Je pense que si on se respecte soi-même si on réfléchit intelligemment, on peut vivre normalement. C’est normal d’avoir peur de tous ces regards et de toutes ces rumeurs autour de son image, mais certaines filles ont à peu près 13 ans et ne savent pas trop de que c’est que la vraie vie d’une femme. Ce documentaire est très touchant, j’ai hâte de voir la suite.
Miss D. (1ère Commerce)
Article paru dans Bal’actu numéro 8, mars/avril 2013 et publié sur le blog lycéen Mediapart du Clemi.
Photo : capture écran de la BO du film documentaire les Roses noires d’Hélène Milano.
Remerciements
Ce film a été vu dans le cadre du projet Télémaque porté par l »association Savoir au présent avec l’aide du Conseil régional de l’Ile-de-France. Il vise à développer auprès des lycéens un regard critique face à la télévision.