Archives par mot-clé : Filles

Ainsi va la vie à la cité. Témoignage.

J’habite à Villeneuve-la-Garenne, plus précisément à la k-ravel. Là-bas, il y a trois types de gens : les racailles, les gens normaux et les dingues. Les racailles sortent à midi la plupart du temps pour glander toute la journée devant un bâtiment pour du trafic de stup (12h-18h ou 12h-00h). Les gens normaux, bah c’est des gens normaux quoi… et les dingues, eux, c’est ceux qui mettent le zbeul (voir le lexique de la street) dans la cité, qui attirent les keufs et qui kiffent quand ça s’tape.
Où j’habite, les meufs et les mecs s’entendent bien. Par contre quand des gens d’autres villes rentrent à la cité (meufs ou mecs entre 14 à 18ans), ça part en embrouilles, à part ceux qu’on connaît, et ça attire les keufs qui se font caillasser par les jeunes. Plusieurs d’entre eux vont en garde à vue, que ça soit les mecs ou les meufs. J’ai déjà été dans une embrouille* comme ça et cela m’a apporté beaucoup de problèmes.

À la cité, je m’habille souvent en garçon

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Je suis une fille et je joue au foot en club

Alors, moi, c’est Tania, j’ai 17 ans, je joue au foot depuis que j’ai 4 ans. J’ai commencé à l’école de foot du Revest où je suis restée jusqu’à l’âge de 12 ans. Puis, mon deuxième club a été le Racing et aujourd’hui, je suis au Sporting Toulon Var. J’ai voulu jouer au foot parce que mon grand frère en faisait et j’aimais bien regarder les matchs à la télé. Et depuis toute petite, ça m’a plu.

« Trop de personnes pensent qu’on est automatiquement des garçons manqués ou des lesbiennes »

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Plaisirs et déplaisirs d’être une femme

Les hommes n’ont pas la crainte de devoir dire à leurs parents qu’ils sont enceintes, ni de tomber enceintes, alors que nous, les femmes, avons forcément à un moment cette peur.

Marre d’être insultées

Les femmes sont contraintes d’avoir des règles tous les mois et de se poser des questions si elles ont du retard alors que les hommes n’ont pas à s’en soucier. Il faut s’épiler alors que pour les hommes, ça fait viril. On a recours à la pilule et nous voulons toujours plaire.

Dans la génération actuelle, on est considérée comme « coincée » si on n’a pas de rapports sexuels et comme « une pute » quand on en a, alors que, pour les hommes, c’est considéré comme une fierté. Les femmes sont souvent jugées par rapport à leur style vestimentaire, parfois même insultées à tort à cause de leur tenue.

L’appréhension de la première fois

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Le poids du quartier à Toulon : « La viriginité, pour nous les musulmanes, c’est la base ! »

La virginité, pour nous, c’est la base des bases car, pour nous les musulmans, c’est un bijou pour une femme, c’est une fierté pour la fille et les parents. Il est important, pour nous les femmes, de faire l’amour le soir du mariage, car, le lendemain, la famille du mari et celle de la femme se réunissent pour voir le drap de la femme : s’il y a du sang ou pas. Si la femme n’est pas vierge, cela prendra une tournure très dramatique pour toute la famille. Elle aura une très mauvaise réputation. Tout le quartier parlera sur eux. Ils diront que c’est à cause des parents qui l’ont très mal éduquée.

« Une déviergée musulmane est une tapin ! »

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Depuis que le sexe est facile, l’amour est rare

Beaucoup de filles de nos jours à Toulon, et particulièrement dans le sud, sont des filles faciles ! Mais, depuis que le sexe est facile à avoir, l’amour est rare. Il est plus difficile de trouver son âme sœur dans le sud. Les filles cherchent le sexe plutôt que l’Amour et les longues, belles et passionnantes relations.

« Les filles ne sont ni des coincées, ni de traînées »

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Des filles sous l’autorité des frères

L’autorité d’un frère sur sa sœur qui habite dans une cité est importante car le frère est plus au courant de ce qui se passe dans la cité, ou en-dehors, que les parents. En effet, la majorité des personnes de banlieue sont africaines ou maghrébines. Et la majorité des parents viennent d’un pays étranger où il ne se passera jamais quelque chose entre un garçon et une fille par respect de la religion ou une surveillance rapprochée. Donc, les parents en France ne se diront jamais que ma fille a fait tel ou tel truc de mauvais avec un garçon alors qu’un grand frère a du piston pour tout savoir dans les moindres détails. Et là, le frère peut intervenir à sa manière (réglage de compte, représailles, etc.)

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Marre des meufs qui font les bonhommes, marre des crasseuses !

Y’en a marre des meufs qui veulent faire les bonhommes et le pire, c’est qu’elles se croient fraîches ! Les mecs, ils ont leur langage et les filles le leur, c’est dur à comprendre ? Y’a des meufs dans la rue elles sont là en train de marcher, sauter, rigoler fort, habillées jogging casquette, Tn (*), et en train de rapper et cracher par terre et tsa… J’sais pas, respecte-toi, reste à ta place, parce-que si tu crois que, les gens, ils vont dire : « cette fille elle est fraîche », tu te trompes, hein ! Y’en a, elles parlent pire que les mecs, elles te sortent de ces insultes, même les mecs, ils ne parlent pas comme ça ! Enfin bref t’es une fille : restes en une (ndr : pour un avis contraire, lire ici) !

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Les hommes n’ont pas tous les droits mais toute fille doit se respecter

Le film Les roses noires d’Hélène Milano était bien mais je ne suis juste pas d’accord avec ce que disent certaines filles dans ce film. Celui-ci confirme les clichés de la fille soumise et de l’homme qui a tous les droits. D’après Les roses noires, les filles devraient avoir honte d’être des filles. Elles ne devraient pas s’habiller comme elles le désirent ou sortir comme elles voudraient. Il y en a même qui parlent d’elles au masculin : c’est triste !

Pour ma part, et nous les filles de Paris, nous ne sommes pas du tout comme ça ! Certes, je suis d’accord qu’on ne peut pas faire ce qu’on veut par rapport aux garçons. Mais, pour moi, c’est une question de culture. Nous aussi, on a des cousins, des grands frères et on habite dans des cités.

Toute fille qui se respecte n’a rien à se reproche

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Les roses noires, un documentaire sur la lutte des filles pour trouver leur féminité

Les Roses noires, le film d’Hélène Milano, donne la parole aux filles des cités. Quand les codes des garçons s’imposent aux filles, celles-ci doivent alors déployer toutes les ruses pour se faire respecter et conquérir, au cours de l’adolescence, une féminité qui n’a rien d’évident. Des stratégies féminines qui ont suscité de très nombreuses réactions dont la plupart sont un rappel à l’ordre masculin (voir ici, ici et là) au grand dam de la représente d’une association féministe qui a souhaité assister à la projection.

Le lundi 11 février 2013, nous avons vu un documentaire qui parle des jeunes filles des quartiers. Elles prennent la parole dans ce film d’Hélène Milano intitulé Les roses noires. Elles habitent dans le sud de la France, en banlieue marseillaise, et dans la banlieue parisienne. Elles ont entre 13 et 18 ans.

Agir comme un garçon manqué pour échapper à la mauvaise réputation

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